Punk is not dead... Dans cette vidéo de leur conférence donnée dans le cadre du séminaire de la MSH de Clermont-Fd « La musique dans la cité », Solveig Serre, historienne et musicologue, et Luc Robène, historien et musicien, reviennent sur près de quinze années de recherches menées dans le cadre du projet PIND — Punk is not dead. Une histoire de la scène punk en France (1976-2016). Ils nous entraînent dans un voyage rythmé à travers le mouvement punk depuis les origines (à Mont-de-Marsan ?) tout en faisant la démonstration de ce qu'est un véritable projet de recherche participative...

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En résumé

Solveig Serre et Luc Robène proposent de revenir sur près de quinze années de recherches menées dans le cadre du projet PIND — Punk is not dead. Une histoire de la scène punk en France (1976-2016). Initiée en 2013, cette enquête interdisciplinaire, au croisement de l’histoire et des sciences sociales, s’est construite d’emblée dans une dynamique de sciences participatives. Le terrain et l’objet étudiés imposaient en effet des dispositifs ouverts, sensibles et négociés, permettant d’articuler dialogue, reconnaissance et co-construction entre chercheurs et acteurs. Cette approche a conduit à mettre en place des espaces de rencontres et de débats, à partager et problématiser les ressources, à élaborer collectivement les questions de recherche et à organiser des événements scientifiques et culturels en prise directe avec les scènes concernées. Symétriquement, l’implication de chercheurs issus du monde punk a nourri une réflexion critique sur la posture du « chercheur participant », ses apports comme ses limites. En retraçant la genèse, les développements et les transformations du projet, il s’agira de montrer comment ces cadres méthodologiques originaux ont permis d’ouvrir la recherche à l’expérimentation collective, tout en suscitant parfois résistances et interrogations au sein du champ académique. Située aujourd’hui dans la dynamique SAPS (Science avec et pour la société), l’expérience du projet PIND invite ainsi à interroger les frontières entre les communautés de recherche et la société civile, et à repenser les pratiques de recherche à partir d’un objet situé à la marge, mais riche de puissantes questions épistémologiques et heuristiques.

Biographie

Solveig Serre est historienne et musicologue, directrice de recherche au CNRS, affectée au Centre d'études supérieures de la Renaissance (CESR, UMR 7323). Ancienne élève de l'École nationale des chartes, elle est également professeure chargée de cours à l'École Polytechnique, où elle enseigne l'histoire de la musique. Ses recherches portent sur l’histoire des institutions culturelles en France (XVIIIe- XXIe siècles), sur l’histoire des musiques populaires en France et sur les industries culturelles et créatives. Ses travaux les plus récents s’attachent à l'histoire de la scène punk en France depuis 1976 (projet ANR PIND, ANR PSIND et APRIR CONTRECULTOURS) ainsi qu’aux expériences musicales en temps de Covid (projet ANR MUSICOVID). Depuis 2023, elle dirige avec David Coeurjolly (directeur de recherche au CNRS) le programme de recherche Industries culturelles et créatives (PEPR ICCARE).

Luc Robène est historien et musicien, professeur à l'université de Bordeaux et chercheur à THALIM (Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité, UMR 7172). Les travaux qu’il poursuit sont consacrés à l’histoire des pratiques culturelles (Europe XVIIIe-XXIe siècles), à l’étude de la circulation de la culture, des savoirs, et à l’analyse des rapports de pouvoir et des formes de résistance qui s’expriment dans l’innovation culturelle à l’articulation des cultures et contre-cultures. La carrière artistique qu’il mène sans interruption depuis le début des années 1980 en tant que guitariste dans diverses formations rock et punk (Noir Désir, Strychnine, Arno Futur, The Hyènes) croise ses investissements de chercheur sur le terrain des musiques populaires (ANR PIND, ANR MUSICOVID). Les prismes qu’il a forgés autour des questions de pouvoir, de résistances, de rapports de force, de sensibilités, de violences, ainsi que le travail engagé dans le champ de la spectacularisation des pratiques et de l’économie des émotions constituent aujourd’hui des éléments essentiels dans la structuration du projet DEDALE (Alternatives culturelles et créatives) au sein du programme de recherche Industries culturelles et créatives (PEPR ICCARE).